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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 23:14

 

carte etape 11profil etape 11

C'est l'étape au sommet dans tous les sens du terme. J'appréhendais cette journée elle a été à la hauteur de mes craintes. IMG 2941Donc départ à 7h30 après le petit dej pris au gîte. Je redescends d'abord à Ferrières par la route, il fait plutôt frais en ce fond de vallée de bon matin. Là j'attaque la petite route forestière en direction du col de Louvie. A 3 km la route se transforme en sentier d'un mètre de large, pentu, parfois très rocailleux, parfois boueux à souhait. Bref il faut souvent pousser et çà grimpe, et longtemps! A mi-chemin un bruit de moteur vient troubler la quiétude des lieux: arrive en face de moi un quad. Il s'arrête, on discute, en fait c'est un berger qui descend du col de Louvie. Il se rend au village pour livrer le fromage fabriqué en haut et remontera ce soir avec du ravitaillement. Il fait le trajet 2 fois par semaine. Après 3 heures de pédalage et surtout de poussette, j'arrive presque au col et soudain le doute: le Gps m'indique un virage à 90° à droite, or à droite pas de sentier. Je continue donc par le chemin mais le GPS est formel, je m'éloigne de la trace. Chance: j'aperçois la bergerie des estives et un berger qui en sort.IMG 2949 C'est le frère du premier. Il est accompagné de son Patou. Ces deux là ne reverront le village qu'en septembre, leur vie c'est là-haut et je sens qu'ils l'aiment cette vie. Tout de suite il m'annonce que je me suis trompé, il a l'habitude, des randonneurs il en a remis plus d'un sur la piste, dont certains bien perdus dans le brouillard. En fait sentier ou pas il fallait attaquer la pente tout droit à travers les pâturages jusqu'au sommet du col. Ca grimpe dur mais c'est de l'herbe et il fait beau, ce n'est donc qu'une question de temps. 3h1/2 après le départ de Ferrières (550m) je parviens donc au sommet du col de Louvie à 1438m et seulement 11 km au compteur! Le paysage est fabuleux, à ce moment je voudrais être berger. Difficile de quitter ces lieux magiques mais il faut redescendre à travers pâturages, troupeaux et torrents, puis enfin par une large piste forestière jusqu'à Laruns 550m! IMG 2955Je ravitaille à l'intermarché et casse la croûte devant la mairie, puis après l'habituel petit café, je m'apprête à affronter le col d'Arrioutort car après réflexion et selon le principe "le plus court chemin..." je n'ai pas envie de le contourner par le col de Marie-Blanque et ses 40 km de route. C'est d'abord 2km de route puis 12 km de chemin forestier qui finit en cul de sac à 1530m, au refuge d'Arrioutort. En chemin je rencontre, non pas le diable cette fois, mais plutôt quelqu'ange gardien en habit d'agent de l'ONF. Je lui dis que je vais au col d'Arriutord, il dément immédiatement: "non, pas au col, au refuge!" Il m'affirme que le col n'est pas franchissable en VTT surtout à cette heure avancée (il n'est pourtant que 15h) et devant mon entêtement il finira par me lancer en levant les bras: "si c'est écrit dans votre bouquin, allez y donc!" J'y suis donc allé! Il prend cependant soin de me conseiller de coucher au refuge en cas de problème. Arrivé au bout du chemin et donc au dit refuge, je sais qu'il faut attaquer la montagne à la boussole en sachant que le col est à 1500m à vol d'oiseau au nord-ouest, mais au NO c'est un mur infranchissable, il faut donc trouver un passage en contournant. IMG 2963J'essaie plusieurs itinéraires, aussi durs les uns que les autres, tout en portage à flanc de montagne. Il fait chaud, c'est une galère monumentale. Après 3h1/2 d'efforts, de reconnaissance sans le vélo(je l'ai même perdu pendant un moment), de poussette, de portage, de suée, à bout de forces j'abandonne au pied d'une marche d'un mètre en pleine pente que je ne peux pas franchir. 200m en contrebas je vois le refuge tout petit et , alors que l'orage se rapproche et que le brouillard commence à cacher les sommets, je décide de redescendre et d'y passer la nuit, demain je redescendrai à Laruns et contournerai par Marie-Blanque. Arrivé au refuge après une descente d'enfer, je fais une toilette complète dans le ruisseau tout proche, suite d'un magnifique torrent dont j'aperçois la cascade qui descend des sommets à 2000m qui m'entourent. J'y puise également de l'eau pour boire abondamment car je suis à sec. Chance (ou prudence) il me reste du jambon et du pain; avec une tasse de sport'dej je suis calé. J'envoie un texto à la famille pour rassurer "tout va bien" et en reçoit un d'encouragement de mes voisins et des messages de mes frères, çà fait chaud au cœur.IMG 2970 Dans le confort que l'on imagine de mon refuge (mais que fait la femme de ménage?), je m'endors rapidement bercé par le chant de l'engoulevent. Au beau milieu de la nuit je me réveille et prend une décision que l'on ne peut prendre qu'en état de semi léthargie: demain je me lèverai tôt et je franchirai le col!

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