Traversée des Pyrénées françaises à VTT par Christian Fargeix en solitaire
Ce matin lever à 6h30. La rosée est abondante, je plierai la tente très humide pour un départ à 9h. Je me contente d'une tasse de sport'dej avec le peu d'eau qu'il
me reste. Le temps est relativement clair mais il semblerait que le brouillard arrive sur les sommets, j'attaque donc avec hâte la descente périlleuse vers le col de Port
(1250m) où j'aperçois une maison toute petite vue d'en haut mais qui d'après mon bouquin serait une auberge. Or, j'ai un p..... de creux à la place de l'estomac et j'imagine déjà un grand café
avec tartines de miel dégoulinant. Après 1/2 heure de descente j'arrive devant l'auberge...fermée! Mon estomac me supplie de pousser la porte malgré tout et je lui obéis. Une personne est là qui
me confirme la fermeture mais me dépanne en me faisant le plein d'eau, piètre consolation! Le ventre vide j'emprunte un sentier descendant, très boueux qui rejoint plus bas une piste sèche et
agréable. Après 15 km j'arrive à Massat et m'installe à la terrasse du bar central où je déguste un chocolat chaud qui me ravive mais rien à grignoter avec, ni au bar ni à la boulangerie voisine
et pour cause...elle est fermée! A la sortie du village un garage me fait la pression (enfin celle du vélo, pourtant des 2 c'est bien moi qui aurait besoin d'être regonflé...) et miracle
j'aperçois une supérette, je crois d'abord à un mirage puis non c'est une vraie! J'achète pain, taboulé, jambon que je déguste dès la sortie du village. Mais le mal est fait, les 12 heures sans
véritable repas ont entamé mes forces et je n'ai plus de jambes.
Après cette descente de 1530m à 650m il faut maintenant remonter sur le
col de Saraillé à 942m, c'est dur! La suite se passe sur un chemin ou plutôt une mare de boue sur 2 ou 3 km, çà me fous vraiment les boules! Et on redescend jusqu'à Soueix (500m) mais enfin par
un sentier sec et sympa. Halte dans un bistrot pour me prendre un petit café (seul commerce du coin ouvert), puis direction Seix 3 km plus loin par la route. Tiens une boulangerie! la boulangère
s'intéresse à mon périple et doit me prendre pour un fou.
Assis sur le parapet du pont qui enjambe la rivière locale le Salat, Je
déguste un bon gâteau aux pommes, spécialité du coin. Je prends mon temps, persuadé qu'il me reste 3 ou 4 km pour arriver au gîte où j'ai pris soin de téléphoner pour réserver table et lit. C'est
sans compter sur une nouvelle erreur de parcours et un sentier merdique et ce sera 11 km pour enfin arriver en même temps que l'orage à la porte du gîte d'Esbintz (850m) . C'est une bergerie, on
ne peut plus isolée, tenue par un couple de bergers issus de la génération hippies mais qui (dommage) ne sont pas présents car partis pour la saison sur les estives. je suis reçu, ainsi que 3
randonneurs pédestres, 2 anglais et un français, par le fils de la maison, très attaché aux traditions et à la nature et qui nous prépare un couscous bio
avec
côtes d'agneau et merguez fabrication maison et des crêpes pendant que dehors il tombe des cordes. Après ce repas ravigotant l'orage a laissé place au ciel bleu et à une vue magnifique sur les
sommets tout proches. Après quelques photos, on rejoint le dortoir pour un sommeil encore bien mérité!
le berger, lui, prépare ses chevaux pour partir demain matin ravitailler ses parents aux estives (4h de cheval). Demain pour moi étape prévue difficile (je vous rassure, il n'y aura pas d'étape
facile sur ce périple!) mais sans objectif f