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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 22:58

 

carte etape 9profil etape 9

Lever à 6h45. pour un petit dej très complet à 7h45. Après quelques photos du gite je pars à 8h30, il fait déjà 17°. Je rejoins Heches par la route puis j'attaque mes premiers 400m de dénivelé par une piste assez roulante. Il fait rapidement très chaud. J'espère voir des tracIMG 2903es d'ours (on peut rêver) car il a été signalé par ici ces 2 derniers jours avec à l'appui quelques moutons tués. J'arrive dans une zone d'estives (col de Moumède 1042m), grands pâturages herbeux, vaches qui arrivent à pleins camions, puis une descente humide me mène sur une autre piste montante jusqu'au col de Couradabat à 1028m, puis descente à nouveau jusqu'à Bulan 420m. J'y arrive à midi sous un soleil de plomb. Pas un commerce! Je fais le plein d'eau chez l'habitant(e) puis je m'installe sous un abri pour déguster...une tranche de pain sec d'hier et une tasse de sport'dej , l'après-midi va être longue!J'ai presque terminé lorsque arrive un couple de hollandais avec vélos et sacoches, ils randonnent dans le coin. IMG 2906On discute le coup puis je repars à 13h d'abord par la route puis un chemin rocailleux jusqu'à 1020m. Je grimpe le plus vite possible, encerclé par des orages que j'évite in extremis. Un chemin agréable m'emmène ensuite jusqu'à Aste 610m. L'orage est là, cette fois je n'y échappe pas. Je me mets à l'abri sous un porche, occasion de discuter avec 2 personnes sympathiques sur les possibilités de gîte pour ce soir. En fait la solution sera l'hôtel à Bagnères de Bigorre car je décide pour 3 raisons de prendre une journée de repos: la première raison c'est la fatigue accumulée, la deuxième les orages annoncés pour les prochaines 24h, la troisième c'est une inflammation à l'aine que je vais soigner au spray et à la graisse pour cuissard (très efficace). IMG 2900 pic du midiJe trouve un hôtel à 29€ très correct; mon vélo est mis en sûreté dans la chaufferie. Soirée décontraction: d'abord un bon gâteau et une bière à la terrasse d'un bar suivi d'une énorme pizza. A noter qu'à la pizzeria j'ai eu une crampe à une cuisse en plein milieu du repas, aie aie aie! J'appelle un ami, Yves, qui habite Tarbes à environ 25km pour l'inviter à déjeuner demain. Il me propose de venir me chercher ce soir pour voir dans son bar à Tarbes la finale du championnat de France de rugby qui oppose Clermont à Paris. Après le match retour à l'hôtel sous une pluie battante, il est minuit bien tassé. Demain je pourrai dormir et prendre des forces pour les 370km restants.

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 23:06

 

carte etape 10profil etape 10

Toute ma journée d'hier a été consacrée au repos et à la préparation minutieuse de la suite de mon parcours.IMG 2912 Yves est venu déjeuner avec moi à midi, occasion de discuter un peu et de faire un bon petit repas au restau. a l'hôtel j'ai négocié du rab pour le petit dej car ils m'ont servi un petit dej de touriste mais pas de VTTtiste! Ce matin je me lève à 6h30 pour un départ à 7h30 car j'ai un impératif absolu: arriver à Argelès Gzost avant midi pour récupérer mes plaquettes de frein neuves que le vélociste m'a laissé dans un bureau de tabac car il est fermé le lundi. Le buraliste, lui, ferme à midi. Ca va être serré! Ca attaque fort puisque parti de Bagnères à 500m, après 8 km je suis déjà à 1040m au lieu-dit "rond point d'Esquiou". C'est un endroit magique avec une vue magnifique sur le pic du midi enneigé et une nature tellement belle et préservée que je n'ose à peine p..... par terre. Puis évidemment après la montée c'est la redescente à 600m et la remontée brutale à 930, avant une nouvelle descente jusqu'à 500m. Je remonte à 700 par une montée déliranteIMG 2914 mais sur route jusqu'au village de Berbérust puis redescend à 400m par une route en lacets longée par un précipice. Je suis dans la vallée, très exactement où l'on retrouvera dans quelques semaines l'ourse Franska tuée par une voiture. Il est 11h30 je suis encore à 10 km d'Argelès Gazost, je décide d'emprunter une piste cyclable qui longe la RN21 et je fonce le nez dans le guidon. J'arrive essoufflé et transpirant à midi moins 7 chez le buraliste qui m'annonce en me tendant mes plaquettes: vous aviez le temps je ferme à 12h30! Bon l'essentiel c'est que j'ai mes plaquettes!IMG 2915 j'en profite pour regarder la vitrine du vélociste, que du beau vélo, dommage qu'il soit fermé. Je me rends au centre ville où j'achète quelques provisions que je consomme sur un banc avant de boire un petit café et d'attaquer la montée du col de Spandelles à 1378m par une petite route forestière très étroite où des camions (grumiers) espagnols me passent comme des fous me laissant juste le temps de me garer dans le fossé. Arrivé au col la vue est splendide dominant une vallée profonde parsemée de petites fermes isolées et de nombreux moutons aux cornes "hélicoïdales". Après quelques photos c'est à nouveau la descente par un chemin vert super beau, coupé par des ruisseaux. Je m'arrête près de l'un d'eux pour laver mon vélo et poursuis ma descente jusqu'à Ferrière au fond de la vallée à 550m. j'espère y trouver un hébergement, que nenni!IMG 2926 Un habitant me signale un gîte au village d'Arbeost à 3km direction col du Soulor. Je m'y rends bien que ce ne soit pas dans la direction de mon parcours. effectivement je trouve un gîte, la petite jeanne,très bien aménagé, grand et propre tenu par des ex-parisiens reconvertis. Je m'y installe à 17h30 (pour une fois il n'est pas trop tard) après une étape de 74 km. Après une bonne douche, un Perrier et une ballade dans le hameau je passe à table et discute avec le gérant, entre autre de l'étape de demain. D'après des VTTistes de passage le col de Louvie se monterait dans d'assez bonnes conditions par beau temps mais serait long et difficile (au moins 3h). Ce qui m'inquiète c'est le suivant, le col d'Arrioutord à 1700m où d'après mon bouquin il n'y a ni chemin ni sentier. Je décide que je me renseignerai à Laruns et le cas échéant je contournerai par Marie-Blanque mais avec 40km de route, çà ne m'enchante pas, on verra demain! Dodo à 9h30, demain çà va être chaud, je suis inquiet...à juste titre!


 

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 23:14

 

carte etape 11profil etape 11

C'est l'étape au sommet dans tous les sens du terme. J'appréhendais cette journée elle a été à la hauteur de mes craintes. IMG 2941Donc départ à 7h30 après le petit dej pris au gîte. Je redescends d'abord à Ferrières par la route, il fait plutôt frais en ce fond de vallée de bon matin. Là j'attaque la petite route forestière en direction du col de Louvie. A 3 km la route se transforme en sentier d'un mètre de large, pentu, parfois très rocailleux, parfois boueux à souhait. Bref il faut souvent pousser et çà grimpe, et longtemps! A mi-chemin un bruit de moteur vient troubler la quiétude des lieux: arrive en face de moi un quad. Il s'arrête, on discute, en fait c'est un berger qui descend du col de Louvie. Il se rend au village pour livrer le fromage fabriqué en haut et remontera ce soir avec du ravitaillement. Il fait le trajet 2 fois par semaine. Après 3 heures de pédalage et surtout de poussette, j'arrive presque au col et soudain le doute: le Gps m'indique un virage à 90° à droite, or à droite pas de sentier. Je continue donc par le chemin mais le GPS est formel, je m'éloigne de la trace. Chance: j'aperçois la bergerie des estives et un berger qui en sort.IMG 2949 C'est le frère du premier. Il est accompagné de son Patou. Ces deux là ne reverront le village qu'en septembre, leur vie c'est là-haut et je sens qu'ils l'aiment cette vie. Tout de suite il m'annonce que je me suis trompé, il a l'habitude, des randonneurs il en a remis plus d'un sur la piste, dont certains bien perdus dans le brouillard. En fait sentier ou pas il fallait attaquer la pente tout droit à travers les pâturages jusqu'au sommet du col. Ca grimpe dur mais c'est de l'herbe et il fait beau, ce n'est donc qu'une question de temps. 3h1/2 après le départ de Ferrières (550m) je parviens donc au sommet du col de Louvie à 1438m et seulement 11 km au compteur! Le paysage est fabuleux, à ce moment je voudrais être berger. Difficile de quitter ces lieux magiques mais il faut redescendre à travers pâturages, troupeaux et torrents, puis enfin par une large piste forestière jusqu'à Laruns 550m! IMG 2955Je ravitaille à l'intermarché et casse la croûte devant la mairie, puis après l'habituel petit café, je m'apprête à affronter le col d'Arrioutort car après réflexion et selon le principe "le plus court chemin..." je n'ai pas envie de le contourner par le col de Marie-Blanque et ses 40 km de route. C'est d'abord 2km de route puis 12 km de chemin forestier qui finit en cul de sac à 1530m, au refuge d'Arrioutort. En chemin je rencontre, non pas le diable cette fois, mais plutôt quelqu'ange gardien en habit d'agent de l'ONF. Je lui dis que je vais au col d'Arriutord, il dément immédiatement: "non, pas au col, au refuge!" Il m'affirme que le col n'est pas franchissable en VTT surtout à cette heure avancée (il n'est pourtant que 15h) et devant mon entêtement il finira par me lancer en levant les bras: "si c'est écrit dans votre bouquin, allez y donc!" J'y suis donc allé! Il prend cependant soin de me conseiller de coucher au refuge en cas de problème. Arrivé au bout du chemin et donc au dit refuge, je sais qu'il faut attaquer la montagne à la boussole en sachant que le col est à 1500m à vol d'oiseau au nord-ouest, mais au NO c'est un mur infranchissable, il faut donc trouver un passage en contournant. IMG 2963J'essaie plusieurs itinéraires, aussi durs les uns que les autres, tout en portage à flanc de montagne. Il fait chaud, c'est une galère monumentale. Après 3h1/2 d'efforts, de reconnaissance sans le vélo(je l'ai même perdu pendant un moment), de poussette, de portage, de suée, à bout de forces j'abandonne au pied d'une marche d'un mètre en pleine pente que je ne peux pas franchir. 200m en contrebas je vois le refuge tout petit et , alors que l'orage se rapproche et que le brouillard commence à cacher les sommets, je décide de redescendre et d'y passer la nuit, demain je redescendrai à Laruns et contournerai par Marie-Blanque. Arrivé au refuge après une descente d'enfer, je fais une toilette complète dans le ruisseau tout proche, suite d'un magnifique torrent dont j'aperçois la cascade qui descend des sommets à 2000m qui m'entourent. J'y puise également de l'eau pour boire abondamment car je suis à sec. Chance (ou prudence) il me reste du jambon et du pain; avec une tasse de sport'dej je suis calé. J'envoie un texto à la famille pour rassurer "tout va bien" et en reçoit un d'encouragement de mes voisins et des messages de mes frères, çà fait chaud au cœur.IMG 2970 Dans le confort que l'on imagine de mon refuge (mais que fait la femme de ménage?), je m'endors rapidement bercé par le chant de l'engoulevent. Au beau milieu de la nuit je me réveille et prend une décision que l'on ne peut prendre qu'en état de semi léthargie: demain je me lèverai tôt et je franchirai le col!

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 23:22

 

carte etape 12profil etape 12

6h. Je me lève, je suis reposé, je mets le nez dehors il fait beau. La chance est avec moi, je découvre dans un coin de la cabane un sachet de café et un réchaud à gaz! je décrasse au ruisseau une vieille gamelle et me prépare le café que j'accompagne d'une tasse de sport'dej et d'une barre de céréales, royal! Je plie tout, fais le plein d'eau au ruisseau et j'attaque par l'ouest (hier j'avais tenté par le nord). Après 1 heure de grimpe à flanc de montagne je parviens à ce qui ressemble à un col, je regarde mon altimètre: 1698m, c'est l'altitude du col d'Arriutort, je pense donc être arrivé.IMG 2968A ca passe plus Mais le doute s'installe rapidement car je suis dans un cirque, aucune issue, partout je vais dans le mur. Une fouine, elle, a trouvé une issue, elle rentre sous terre! pour moi c'est pas encore l'heure! Après bien des réflexions et des tentatives dans tous les sens, je décide de suivre mon Gps qui m'indique la direction d'un éperon rocheux que j'arrive tant bien que mal à contourner et là-haut miracle, il semblerait que je suis sur une sente, voilà même un balisage de randonnée. Cette fois c'est sûr je suis sur le bon chemin. Après un parcours épique dans rochers, pentes abruptes et végétation et après l'effet surprise de 2 lagopèdes qui s'envolent devant mes pieds, j'aperçois en haut d'une pente herbeuse un panneau en bois où je peux lire: col d'Arriutort 1698m. IMG 2977Je jubile! Il faut maintenant redescendre sur l'autre versant. çà commence par un sentier très étroit, toujours à flanc mais longeant les crêtes et qui se termine en cul de sac. Il faut pourtant rejoindre la vallée: séquence escalade mais cette fois à l'envers, la descente est raide mais pas trop dangereuse. En bas le renard rejoint sa planque, il se demande quel est cet intrus qui ose violer son territoire. Un faucon pèlerin que j'ai aussi dérangé, crie à tue-tête et m'accompagne de loin pendant un bon bout de chemin. Une fois en bas je continue à descendre en longeant un ruisseau toujours hors sentier jusqu'à l'entrée d'un bois où là je trouve un sentier "peu cyclable" comme dit l'auteur de mon livre, et c'est bien là le moins qu'on puisse dire, moi j'aurais dit "casse gueule"! IMG 2979 à descendre!Enfin après la traversée du ruisseau à gué (plus ou moins) je rejoins la piste forestière qui va me mener jusqu'à Aydius. D'Aydius à Bedous (420m) le trajet se fera par la route, tout en descente. J'ai faim (bizarre, non?). J'entre dans un bar tenu par des hollandais et bois un grand chocolat accompagné d'un chausson aux pommes. Ouf çà va mieux mais sauve qui peut, une nationale traverse la ville  et les camions passent à 1 mètre de la porte du bar, le retour à la "civilisation" est terrible! Je profite quand même de la présence d'une épicerie pour ravitailler pour midi (rôti de porc et 4 gâteaux de riz). Je dois maintenant rejoindre Licq Athérey distant de 50km. Cette portion se fera en grande partie par de petites routes mais avec de forts dénivelés. Le point culminant sera 1550m mais avec beaucoup de bosses intermédiaires. A mi-parcours cependant je tente une option par un sentier indiqué par Veron, c'est facile il suffit de suivre une ligne électrique! Que ne me suis-je embarqué dans cette galère! Après 500 m de descente sur un terrain karstique, la trajectoire plonge dans un ravin. Je crains le pire car complètement hors sentier, les indications de Véron sont vagues et vieilles de 10 ans, je décide de remonter surtout que je suis bien fatigué. Les 500 m de remontée sur les rochers tranchants sont encore une fois une galère monstre, IMG 2979A encore du délire!d'autant qu'il fait très chaud. J'arrive à la route complètement cuit. Je fais une petite pause et repart sur la route mais je n'ai plus de jambes. Licq est encore à 30 km et çà va pas être de la tarte dans cet état. C'est la première fois depuis le départ que je suis cuit à ce point! Ouf les 10 derniers km sont en forte descente. Je suis survolé par une bande de vautours, ils veulent ma peau mais ce n'est pas encore l'heure mes cocos! me voilà sorti du Béarn pour entrer en pays basque. Au café Alfitcha on loue des chambres  style gîte, je m'y rends donc mais complet (en fait il n'y a qu'une chambre!). On m'indique un hôtel, je vais voir: 3 étoiles! c'est pas dans le style! Renseignements pris je fais 5 km de plus et trouve à Ardets une auberge tenue par des gens sympathiques qui me font un repas pantagruélique et m'offrent une chambre confortable, avec le petit dej la soirée étape me coûtera 40 €. Je boucle la journée à 80 km, c'est trop, il me fallait bien un bon lit et une bonne table pour me remettre , je ne veux pas craquer à 3 jours de la Grande bleue.

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 23:30

 

carte etape 13profil etape 13

Il me reste 160 km, j'ai décidé de les boucler en 3 étapes plutôt que 2 fois 80 ce qui me permettra d'éviter le stress de la montre, je ne suis pas venu pour çà! je me lève quand même à 6h15 avec quelques courbatures suite à la journée d'hier trop longue. Donc objectif St Jean Pied de Port 55 km. Après le petit dej à 7h je reprends les 5 km de route qui me ramènent à Licq, vrai départ de l'étape. C'est d'abord une petite route qui se transforme rapidement en chemin de bonne qualité certes mais qui comme dab...grimpe, grimpe! je prends réellement mon temps ( pauses, photos, petit plateau grand pignon) et j'arrive frais au premier col de la journée à 990m (Licq est à 260m). Le temps est gris et venteux mais pas de pluie, il en est annoncé pour ce soir, on verra. je redescends à 500m et casse la croûte au bord d'un chemin. Je vérifie mes plaquettes: mortes à l'arrière. changement plaquettesJe les remplace sur le champ puisque je les ai en stock! Je manque d'eau mais j'évite de consommer l'eau des ruisseaux de basse altitude, trop de risque de pollution. Les habitations sont rares, je trouve une maison isolée, je frappe, une personne avec un fort accent hollandais sort de sa sieste et me fait gentiment le plein d'eau. Le chemin empierré monte jusqu'à 1000m puis une petite route bordée d'un précipice prend le relais. pour la première fois j'ai le vertige et je roule à gauche, mais pas de danger, aucun véhicule! Les troupeaux sont nombreux: vaches sur la route, moutons mérinos, c'est un concert de cloches incessant.IMG 2994 Le paysage est totalement différent d'avant: herbe rase, pas de végétation à perte de vue. Plusieurs Kms sur les crêtes avec belle vue sur les hautes Pyrénées déjà derrière moi et devant le col d'Organbidexa bien connu des ornithos , célèbre pour le passage des oiseaux migrateurs et les affrontements entre chasseurs et protecteurs de la nature. J'attaque la descente par la D117, çà descend très fort sur 10 km, les disques surchauffent, je les refroidis avec de l'eau, çà fume! les vautours fauves pullulent et passent très près de moi c'est fabuleux. J'arrive dans une plaine parsemée de petits villages aux noms compliqués et écrits en français et en basque sur les panneaux. 6km avant St Jean je m'arrête prendre un petit café, j'aurais pas dû! A 3 km de l'arrivée je me prends un bon orage , j'arrive trempé à St Jean à 18h. J'entre à l'OT pour demander où sont les gîtes.IMG 2990 D'après eux il n'y en a qu'un (tiens j'en avais répertorié 4!), la fille appelle c'est bon y'a de la place, ce qui n'était pas évident vu le nombre de "pèlerins" pour St Jacques de Compostelle qui foisonnent dans le coin. la ville est très touristique et pleines de commerce de souvenirs, je pense fort à ma femme qui adore çà. Le gîte est sommaire, pas de bouffe mais pas cher, 14 € avec le petit dej. Je prends une douche chaude après la froide que j'ai prise sur le vélo et prépare mon barda pour demain et mon lit pour ce soir, puis mon sac à dos sur l'épaule avec toutes mes affaires de valeur (y'a beaucoup de monde ici!) je pars arpenter les rues de St Jean avant de m'installer dans un restau où je mange une brandade de morue avec pas beaucoup de morue et une île flottante correcte. Le soleil réapparaît, il fera beau demain, y'a pas de raison. A 9h30 je suis au lit après une étape agréable et sans surprise.

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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 23:36

 

carte etape 14profil etape 14

Je me lève à 6h30 après une nuit très chaude (non, pas l'ambiance, seulement la température!) et déjà la surprise du jour: mon drapeau qui m'avait accompagné jusque là dans toutes les épreuves et que IMG 3011j'avais laissé hier soir sur le vélo, a disparu! il a dû plaire à un ""pèlerin"" qui se l'est approprié, je passe une bonne demi-heure à le chercher mais en vain. Je déjeune, la dame qui tient le gîte est très gentille, son gourbi doit être rentable vu le nombre de "pèlerins qui passent par là (l'OT en a dénombré 7500 depuis le début de l'année). Je discute avec quelques uns qui me laissent plus de leur périple une impression de compétition que de pèlerinage! je pars un peu triste sans mon drapeau, heureusement ma grenouille fétiche est toujours là, pendue au guidon, comme moi elle veut arriver au bout et ne lâchera pas le morceau! Dès la sortie de la ville (166m) çà commence par une forte montée sur le GR, après 10 km je suis au col d'Urbanzia à 870m sous le soleil mais dans le vent.IMG 3016 Et çà redescend mais sur la route jusqu'à Baigorri 150m pour mieux remonter à 345 puis redescendre à 150 à Bidarray. A l'écomarché j'achète une tranche de pâté et une baguette qui feront aujourd'hui et demain ainsi que 450g de riz au lait qui eux ne feront qu'une bouchée. Au bord du chemin je pique-nique et j'en profite pour fouiller toutes mes affaires car je ne crois toujours pas à la disparition de mon drapeau mais il faut se rendre à l'évidence il a bien disparu. A Bidarray on reprend les hostilités avec une montée impressionnante sur petite route puis une descente et l'entrée en Espagne, puis le passage au col des Veaux par un chemin relativement roulant. Ensuite passage de plusieurs cols à 5 ou 600 m d'altitude par le GR10 sur sentiers et chemins où on se fait plaisir à faire du VTT, même si c'est dur c'est pas impraticable. IMG 3019Dans la descente sur Ainhoa on trouve le col des 3 croix puis la chapelle de l'aubépine, où l'on peut voir un calvaire avec 3 croix aux allures impressionnantes et totalement inhabituelles. Traversée d'Ainhoa, village aux maisons alignées, étonnant vu de dessus (du calvaire). Ici je commence à me rapprocher du niveau de la mer (110m). J'en profite pour boire un petit café (encore!) pour me donner du tonus pour la fin de l'étape car je suis un peu au bout après ces 58 km. Il en reste 12 pour arriver à Sare, çà va me forcer. J'ai réservé un gite dans un terrain de camping cet après-midi. Dans une descente je manque de peu de rouler sur un serpent énorme qui traverse le chemin à vitesse grand V. J'arrive au camping "La petite Rhune" à 18h30.IMG 3022 Le gîte étant complet, le proprio m'installe dans un mini chalet très propre, sans supplément de prix, avec maintes recommandations (très sympa mais limite chiant!). Le camping est excellemment bien tenu et bénéficie d'un superbe emplacement, à conseiller pour des vacances en pays basque surtout qu'il avoisine  un restaurant de grande qualité à prix modéré, l'hotel Pikassaria. Vraiment un site unique pour des vacances, à retenir! J'en profite pour consulter les horaires des trains pour le retour prévu demain soir. aujourd'hui j'ai rencontré une dizaine de randonneurs sur le GR10, dont un qui a partagé avec moi un paquet de gâteaux, sympa. Dodo au chalet dans un bon lit, c'est une bonne soirée.

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 23:41

 

carte etape 15profil etape 15

Ultime étape de cette traversée, rien ne peut plus m'arrêter, d'ailleurs est-ce que quelque chose aurait pû m'arrêter avant? Lever à 7h pour un petit dej à 7h30 en terrasse chez le propriétaire du camping! puis départ à 8h. Dès le départ je me trompe de route et voilà déjà 2 km de rab! IMG 3027Le temps est un peu brumeux mais devrait se lever, en tout cas la vue est magnifique avec ce fond de brume dans la vallée. Les 1ers km sont un peu vallonnés mais sans difficulté. Puis c'est le passage en Espagne et çà commence à monter fort mais d'abord sur petite route puis sur une voie bétonnée très pentue! la dalle se poursuit par un chemin plus ou moins rocailleux puis ce qui aurait dû être un sentier d'après ma carte, s'est transformé en un vaste chantier de déboisement. Il faut enjamber quelques troncs d'arbres mais çà ne dure pas trop et je retrouve un chemin vallonné à travers bois qui mène au col d'Ibardin. Et là grosse erreur, je devais prendre un chemin interdit aux véhicules motorisés, effectivement j'en vois un avec panneau à l'entrée et sans plus réfléchir je le prends, c'était pas le bon, çà me coûte 6 km de rab! Revenu au col je prends le bon chemin où je rencontre un VTTiste en ballade qui sous mes yeux vient de crever à son 1er avec un tubeless! Pour lui remonter le moral je lui explique que je viens de faire 900 km sans crevaison! (salaud va) puis je l'abandonne à son triste sort, il ne veut pas d'aide! Peu après je m'arrête pour un dernier pique-nique au col des Poiriers, puis j'attaque sous un soleil de plomb la dernière grosse difficulté du périple, le col de Xoldokocagna qui culmine Hendaye à 486m, la montée est rude et rocailleuse mais l'arrivée au somIMG 3031B enfin l'océan!met est grandiose avec la vue sur l'océan qui n'est plus qu'à une dizaine de km. Je pousse un cri gigantesque à la stupéfaction de 2 randonneurs qui doivent me prendre pour un fou, je les rassure: "ne vous inquiétez pas, çà fait 15 jours que j'attendais çà!" Les 10 km restant sont interminables, sentiers plus ou moins praticables, j'ai tellement hâte d'arriver! Enfin je suis aux portes d'Hendaye et après maints zigzags de rue en rue j'arrive au port à 13h30. Je l'ai fait !!! Je me rends à la gare pour prendre mes billets puis je vais me récompenser dans une pâtisserie (c'est mon point faible) et je roule sur une piste cyclable jusqu'à la plage où je prends le bain que je m'étais promis ainsi que les photos de l'arrivée.IMG 3033 C'est bientôt l'heure du départ, je rejoins la gare non sans m'arrêter dans une autre pâtisserie (j'ai honte mais j'ai une excuse: ce soir je ne dînerai pas vue les horaires des trains). Le TER m'emmène à Bordeaux où Nadia m'a réservé une chambre dans un hôtel face à la gare, mon vélo, lui, va coucher dans la salle de restaurant. douche et dodo à 22h45.

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 23:47

 

Dimanche 17 juin: depuis hier soir je suis à Bordeaux où j'ai passé la nuit dans un hotel très correct face à la gare. A 8h l'hôtel n'ayant pas été livré en pain, je prends un petit dej au buffet de la gare (très cher pour pas grand chose, ce n'est pas une surprise!) puis j'embarque dans le corail pour Narbonne où j'arriverai à 12h30. dans la voiture vélos je discute...vélo et endurance avec une cyclotouriste qui part au Mont Gerbier de Jonc pour faire la remontée de la Loire par les petites routes jusqu'à St Nazaire. L'expérience des autres est toujours bonne à prendre, chacun a ses trucs. A Narbonne je prends un TER qui me mène à Argelès où je retrouve ma voiture bien gardée. Il fait une chaleur torride. Je rejoins ensuite ma petite famille dans l'Hérault qui va m'héberger. Lundi je rentre à la maison en Auvergne avec tellement de choses à raconter !!!

Ce périple a été une grande aventure pour moi avec des moments forts mêlés de bonheur et de douleur mais toujours avec l'envie de vaincre. Jamais une seule minute je n'ai songé à abandonner.IMG 2987

Je remercie pour m'avoir aider à réaliser ce rêve:
- Martine, ma femme, toujours à m'encourager dans mes projets
- Nadia, ma fille pour son aide logistique souvent de dernière minute
- Ma famille et mes amis pour leurs encouragements chaleureux par SMS ou messagerie vocale
- Mes hébergeurs en gîtes tous très accueillants et serviables
- Evelyne et Francis qui m'ont prêté leur mobil home à Argelès
- Le commissariat de police d'argelès pour avoir hébergé et surveillé ma voiture
- les vautours, renards, huppes, faucons, chevreuils, cerfs, moutons, vaches, chevaux, patous, abeilles, araignées, papillons,serpents, fleurs, sapins, fougères, ruisseaux, torrents, montagnes et vallées, landes, rochers, mer et océan, pluie et soleil qui m'ont ouvert les bras ... en un mot: les Pyrénées.

 

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